Rechercher
Articles les plus lus

· je parle du corps humain
· Les moyens du transport
· Vanités caustiques
· Ne t’enfle pas
 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "courtilat" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 05.07.2009
Dernière mise à jour : 05.07.2009
4 articles


je parle du corps humain

Publié le 05/07/2009 à 22:03 par courtilat
je parle du corps humain

Dans mon travail, je m'intéresse à l'espace interne, externe, au contenu, au contenant, aux forces centrifuges ou centripètes, aussi bien au travers d'installations, de sculptures que par le biais d'images, de dessins ou de photographies que je réalise.

Toute mise en forme de la vie ne fait que représenter l'idée même de la mort, je parle du corps humain, de mon propre corps parfois, mais aussi du corps de l'objet de notre monde de consommation, et je travaille avec les éléments qui nous entourent, sacs en plastique. Les magasins peuvent également me fasciner : ce sont pour moi des allégories qui me rappelle la peinture flamande. La nature morte se retrouve dans l'étalage des fruits et légumes de nos grandes surfaces…

Le projet à la Cité Internationale a consisté en une installation de poules faites de sacs en plastique thermo-formés empruntés à une grande marque de distribution.. Je souhaite susciter ici une réflexion sur les habitudes de consommation en invoquant l'idée de masse, de quantité où une certaine uniformité aux accents tragi-comiques nous ramène à la société de marché. C'est aussi une réflexion sur le changement de statut de la matière : là, le simple sac en plastique passe d'un usage subalterne de contenant usuel à celui plus honorable, mais toutefois critiquable, de représentation d'un objet de consommation.

Si l’ironie est chez moi une pratique souvent utilisée, elle est visible dans la pièce "Peaux de pistolets" : des pellicules en silicone extraites de revolvers sèchent comme de simples chaussettes, les pinces à linges rouges pouvant figurer la déflagration. Des objets donnant la mort s'immiscent dans des taches domestiques, il en résulte un glissement pernicieux.

En utilisant différents médiums tels la vidéo, l'installation ou le dessin, je mets en place des scenarii à l'esthétisme racoleur, mais toujours à double lecture, un aspect léger en apparence pour un questionnement sur l'humour, le corps, la mort. Si je confectionne des moules, des mues, je tente d'interroger en fait la profondeur de toutes communications.

 

                                                                    Jean-François Courtilat